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Sarah, Victor, la Colombie
3 août 2007

Anniversaire : 8 jours - 8 mots

Voila 8 jours que nous sommes arrivés en Colombie. Pour ce petit anniversaire, nous avons choisi 8 mots pour parler de la ville de Bogota.
Bonne lecture...

Trancón

Bogota est une ville d´embouteillages (“trancón” en bogotain) : en particulier aux heures de pointe où à chaque feu une file de véhicules attend dans une atmosphère surchargée de fumée. Pour y remédier la ville a pris plusieurs mesures comme par exemple la mise en place du Transmilenio, à savoir des lignes de bus avec des voies réservées qui permettent de désengorger en partie les axes les plus fréquentés, ou le “pico y placa” qui interdit la circulation des voitures 2 jours par semaine, en fonction du dernier chiffre de leur plaque (d´où le “placa”) aux heures de pointe (d´où le “pico”) à savoir entre 6h et 9h, puis entre 16h et 19h.

L´amende est dissuasive (480 000 pesos – 180 euros) : mieux vaut donc prendre un taxi si l´on est “pris dans le pico y placa”.

Buses y Busetas

L´un des 3 moyens de transport “public” de la ville. En réalité ce sont des compagnies privées qui gèrent les bus de toutes tailles et de tous ages, responsable d´une part importante de la pollution de Bogota à en juger par les nuages de fumée qui s´en échappent.

09Comme pour d´autres services “publics”, comme par exemple la santé, la libre concurrence fait foi entre les entreprises. Ainsi les chauffeurs s´arrêtent à n´importe quel endroit pour prendre des passagers ou les faire descendre, ainsi il n´est pas rare de voir des bus s´arrêter en plein milieu d´une rue a plusieurs voies. Pour prendre un bus : rien de plus simple, il suffit de faire signe au chauffeur, par contre savoir quel bus choisir parmi la multitude nécessite une expérience souvent réservée aux habitants du quartier. En effet, il existe un grand nombre de “rutas”, des parcours, chaque a sa pancarte indiquant les principales zones desservies mais on est bien loin des lignes bien définies des villes françaises. Qui plus est, un chauffeur peu très bien décider de changer d´itinéraire ou de demander à tous les passagers de descendre pour une raison ou une autre (cela reste exceptionnel).

A réserver donc aux initiés.

Calles y Carreras

L´une des choses les plus importantes à savoir pour pouvoir s´orienter dans Bogota : l´ensemble de la ville est quadrillée par Mapaun réseau de rues, globalement soit orientées d´Est en Ouest (calles), soit du Nord vers le Sud (carreras). Ainsi les adresses dans Bogota se donnent sous la forme Cra 7#19-1 ou Cle 19#7-1 : cra signifie carrera (cle = calle), suit le numéro de la carrera, puis celui de la calle (ou de la carrera si le premier est une calle) et enfin le numéro de l´édifice. Ce qui fait qu´il est très simple de s´orienter dans Bogota à partir de n´importe quel point, d´autant que la ville est adossé sur son côté est à des montagnes plus élevés et visibles quasiment de n´importe où. Il faut cependant faire attention car la numérotation des calles est symétrique par rapport au centre de la ville ce qui fait que l’on devrait normalement préciser s´il s´agit de la calle Sud ou Nord.  Cependant comme personne n´a vraiment envie d´aller dans les quartiers très pauvres du sud pour y risquer son argent voir sa vie, on ne précise pas lorsqu´il s´agit des calles au Nord.

Carretillas

Plus folkloriques, les “carretillas” sont des charreCaretillattes faites maison, tirées par un cheval, et qui servent de véhicule aux “recicladores”. Cette catégorie socio-professionnelle est révélatrice du fossé séparant les classes aisées des classes pauvres. En effet, dans l´ensemble des foyers et apparemment la grande majorité des entreprises et commerces, les déchets ne sont pas triés et se retrouvent donc mélangés dans des bennes communes. Or, la société gérant le traitement de ceux-ci n´accepte que les déchets triés par matière. C´est ici qu´interviennent les “recicladores” qui font le tri dans les ordures des autres pour séparer carton, plastique … tout en étant payés par ceux qui balancent leurs déchets non triés et qui se prémunissent ainsi contre une lourde amende.

Il n´est ainsi pas rare de voir sur une 4 voies en plein milieu de la ville ces “carretillas”, sans freins ni éclairage. Leur circulation est normalement interdite sur les axes principaux mais étant donnée leur grande pauvreté, les “recicladores” n´ont d´autre choix que de les utiliser.

Estrato

Chaque quartier, chaque bloc de maison, est associé à un “estrato” compris entre 1 et 6. Celui-ci est censé révéler le niveau du quartier : plus celui-ci est chic et côté, plus l´“estrato” est élevé. Ainsi le quartier où vivent les parents d´Alejandro a un “estrato” de 6, ainsi que la majorité des quartiers du nord de Bogota, alors que ceux du sud sont en général à 1.

Cette classification, bien que hautement discriminante, permet d´une certaine façon un meilleur partage des coûts de l´eau, de l´électricité et du gaz. En effet, plus l´“estrato” est élevé, plus les tarifs sont importants, ce qui fait que d´une certaine façon les plus riches payent une partie de la consommation des plus pauvres.

Policía

À Bogota les policiers sont partout, en particulier à proximité des zones de forte affluence tels que les centres commerciaux ou les édifices principaux. Loin des policiers francais, ceux-ci arborent l´uniforme facon camouflage militaire, avec au minimum une matraque imposante, et sinon pistolets, fusils-mitrailleurs… de quoi décourager le moindre pick-pocket. On remarquera leur forte présence aux alentours de l´université avec de gentils Rottweiler promenés heureusement en laisse et muselés, ainsi qu´une grande varieté d´hommes en armes. Il faut dire que l´université de Los Andes accueille les fils du président : la sécurité est donc maximale (cela rassure également les parents des étudiants car la scolarité représente une fortune par rapport au revenu moyen et comme le dit la mère d´Alejandro, il ne faudrait pas que des perturbateurs externes au nom d´une quelconque revendication empêchent le bon déroulement des cours).

Seguridad privada

Étant donné le taux de délinquance non négligeable dans la ville (mais plus du à la pauvreté qu´à la volonté de nuire comme dans certaines villes de France), ainsi que la paranoïa de certaines personnes dVigila3es classes aisées, l´ensemble des centres commerciaux, les magasins un peu classe, ainsi que les “conjuntos” (groupe d´immeubles/habitations dans une enceinte fermée) disposent d´un service de sécurité privée. Cela va des employés qui contrôlent l´accès aux immeubles du conjuntos où nous sommes et qui, ne connaissant ni la tête de Sarah, ni la mienne, nous demandent avec insistance où nous allons, puis prennent nos noms et prénoms, aux nombreuses personnes autour de l´université – impossible d´ailleurs d´y rentrer sans avoir son “carné”, carte d´identité interne, à moins d´avoir un rendez-vous officiel ou d´être accompagné par un étudiant -, ou encore un homme avec un fusil à pompe dans le dos qui surveille le chantier à côté de l´appartement des parents d´Alejandro – alors que le quartier est plutôt tranquille- . J´oubliais les maîtres-chiens à l´entrée des parkings publics qui demandent aux conducteurs d´ouvrir les portières et le coffre pour une inspection à la truffe en recherche d´explosifs ou de drogues, les gardiens sur des miradors surveillant le parking extérieur du centre commercial à deux pas de chez nous, ceux qui passent les sacs au détecteur d´armes à l´entrée de ce même centre …

Au moins cela crée des emplois et permet de chasser les délinquants de certains quartiers ou de certaines zones …

Vendedores ambulantes

De tôt le matin à tard le soir, des vendeurs ambulants sont installés à la quasi-totalité des feux des axes principaux. Vendeur_dans_la_rueTout peut s´acheter dans la rue : des fruits, les DVD piratés, des chargeurs de mobiles, des drapeaux colombiens, des planisphères, des fleurs, des cerfs-volants… Et étant donnée la fréquence et l´importance des bouchons, les vendeurs ont tout le temps pour passer de voiture en voiture et proposer leurs marchandises. Sans compter les vendeurs ambulants de glaces sur leurs tricycles, ceux qui ont des petits stands où l´on peut acheter toutes sortes de nourritures, les vendeurs de minutes d´appel qui ajoutent à l´ambiance sonore leurs ”¡llamas! ¡llamas! ¡llamas! ”, ou le réparateur de mixeur qui parcours les rues en proposant ses services à l´aide d´un mégaphone…

Du point de vue d´un étranger, cela peut paraître révélateur de ce qui semble être l´une des forces du peuple Colombien : l´adaptation et la débrouille malgré des conditions sociales, économiques et politiques qui ont souvent été difficiles au cours de l´histoire du pays et un état de grande pauvreté qui touche une part importante de la population, en particulier dans les villes.

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